L'AUBE
Le monde se rétrécit
On le sait quand on vieillit
Quand on cache au fond d’une prison
L’aube sur de nouveaux horizons
On prend chacun dans sa vie
Un petit coup de ciel gris
Une aiguille au cœur qui donne l’heure
Des regrets au passé intérieur.
Vieillir n’est pas un naufrage
Où l’on perdrait toute envie
Le temps ressemble à un long voyage
Et le mien est loin d’être fini
Je veux garder mon courage
Aussi longtemps que la vie
La vieillesse nous prend en otage
Et la mort pose ses raccourcis.
Je vois dans l’aube tant de lumière
Tant d’évidence et de mystère
Qu’il serait folie d’abandonner
A peine suis-je né
Grandi d’avoir tant appris
Ivre d’avoir tant frémi
Etonné d’avoir osé
Si fort et ne rien regretter.
A s’enfuir vers le couchant
On croit aller de l’avant
On décline l’heur’ sur des compteurs
Un regard dans le rétroviseur
Quand le matin fait envie
Le soir semble trop petit
Le jour en déclin est sans détours
On ne peut compter sur son retour.
Alors dans l’aube nouvelle
D’un automne flamboyant
Nous ferons vendanges bien plus belles
Que les cueillettes de nos printemps
Même la neige en tombant
Qui nous fait les cheveux blancs
Ne pourra jamais par des regrets
Conjuguer nos jours à l’imparfait.
Je vois dans l’aube tant de lumière
Tant d’évidence et de mystère
Qu’il serait folie d’abandonner
A peine réveillés
Grandis d’avoir tant appris
Ivres d’avoir tant frémi
Etonnés d’avoir osé
Si fort et ne rien regretter.
Loin du sort des éphémères
A la nuit nous survivons
Nous ne brûlons pas dans la lumière
Nos grandes ailes de papillons
Pour me revoir dans tes yeux
Chaque matin je renais
Profitons ensemble d’être vieux
Ces moments ne reviendront jamais.
Pose tes mains sur ma vie
Pose tes jours dans mes nuits
Nous verrons demain comme un rayon
De soleil sur un bel horizon
Tes matins seront les miens
Notre hiver est encor loin
Aux belles journées des longs étés
A mon aube je veux t’inviter.